Poésies très courtes à copier
Fin de l'été
Printemps
Pâques
-
Animaux
- Le chat et le soleil
- Chanson des escargots
- Trois petits oiseaux (Jean Richepin)
- Mon petit chat (M. Carême)
- Les papillons (Jean Rameau)
- La poulette
- Mon petit lapin (M. Carême)
Eté
- La rose
Divers
- Le ciel est par-dessus le toit (P. Verlaine)
- Homonymes (M. Carême)
- Ma dent (S. Charpentreau)
- Mon beau village (Frédéric Bataille)
- Vierge
- Je vous salue, Mère de Dieu
- Berceuse (M. Carême)
Bonté
Il faut plus d'une pomme
Pour emplir un panier.
Il faut plus d'un pommier
Pour que chante un verger.
Mais il ne faut qu'un homme
Pour qu'un peu de bonté
Luise comme une pomme
Que l'on va partager.
Maurice Carême
Brouillard
Le brouillard a tout mis
Dans son sac de coton ;
La brouillard a tout pris
Autour de ma maison.
Plus de fleur au jardin,
Plus d'arbres dans l'allée ;
La serre du voisin
Semble s'être envolée.
Et je ne sais vraiment
Où peut s'être posé
Le moineau que j'entends
Si tristement crier.
Maurice Carême
La coccinelle
Une demoiselle
coccinelle
voulait
s'envoler
la fleur était
si belle
et le vent
si léger
que la coccinelle
changea
d'idée
et rentra
ses ailes
dorées
Anne-Marie Chapouton
La rose
Rose rose, rose blanche,
Rose thé,
J'ai cueilli la rose en branche
Au soleil de l'été.
Rose blanche, rose rose,
Rose d'or,
J'ai cueilli la rose éclose
Et don parfum m'endort.
Robert Desnos
Le raisin
Grappe
de raisin
raisin blanc
raisin noir
ou vert
un pépin
craque
sous la dent
grappe
de raisins
grains
de soleil
Anne-Marie Chapouton
L'escargot
L'escargot perdu dans la nuit
cherche sa maison sans bruit
il ne trouve plus son chemin
mais dans les champs la lune luit
et il voit dans les sapins
qu'il a pris sa maison sur lui.
Martine Géhin
Les cerises
Six cerises
rouges bien mûres
s'ennuient sur le cerisier
six cerises
voudraient s'en aller
moineau
ou jardinier
venez les chercher !
Martine Géhin
Le coquillage magique
J’ai trouvé sur la plage
un très beau coquillage
qu’à la fin de l’été
chez moi j’ai rapporté.
De temps en temps le soir,
je le sors du tiroir
et j’écoute les vagues
déferler sur le sable.
C’est la mer, c’est le ciel,
la plage, le soleil,
qui chantent à mes oreilles.
Ma sœur la pluie
Ma sœur la Pluie,
La belle et tiède pluie d'été,
Doucement vole, doucement fuit,
A travers les airs mouillés.
Tout son collier de blanches perles
Dans le ciel bleu s'est délié.
Chantez les merles,
Dansez les pies !
Parmi les branches qu'elle plie,
Dansez les fleurs, chantez les nids
Tout ce qui vient du ciel est béni.
De ma bouche elle approche
Ses lèvres humides de fraises des bois ;
Rit, et me touche,
Partout à la fois,
De ses milliers de petits doigts.
Sur des tapis de fleurs sonores,
De l'aurore jusqu'au soir,
Et du soir jusqu'à l'aurore,
Elle pleut et pleut encore,
Autant qu'elle peut pleuvoir.
Puis, vient le soleil qui essuie,
De ses cheveux d'or,
Les pieds de la Pluie.
Charles VAN LERBERGHE
Ma maison
J'aime ma maison chaude
L'hiver quand le vent rôde.
Le printemps y pénètre
Par toutes les fenêtres.
Sous le soleil qui sèche,
L'été, comme elle est fraîche !
Elle est douce en automne
Dans le parfum des pommes.
Je t'aime bien, maison
Souriant aux saisons.
Louis Guillaume
Feuille rousse, feuille folle
Tourne,tourne,tourne et vole!
Tu voltiges au vent léger
Comme un oiseau apeuré.
Feuille rousse,feuille folle
Sur le chemin de l'école,
J' ai rempli tout mon panier
Des jolies feuilles du sentier.
Feuille rousse, feuille folle!
Dans le vent qui vole, vole,
J'ai cueilli pour mon cahier
La feuille rousse,qui dansait.
Luce Fillol
L'automne
On voit tout le temps, en automne,
Quelque chose qui vous étonne,
C'est une branche, tout à coup,
Qui s'effeuille dans votre cou.
C'est un petit arbre tout rouge,
Un, d'une autre couleur encor,
Et puis, partout, ces feuilles d'or
Qui tombent sans que rien ne bouge.
Nous aimons bien cette saison,
Mais la nuit si tôt va descendre !
Retournons vite à la maison
Rôtir nos marrons dans la cendre.
Lucie DELARUE-MARDRUS
Villanelle
Une feuille d'or,
une feuille rousse,
un frisson de mousse,
sous le vent du nord.
Quatre feuilles rousses,
quatre feuilles d'or,
le soleil s'endort
dans la brume douce.
Mille feuilles rousses,
que le vent retrousse.
Mille feuilles d'or
sous mes arbres morts.
Alain Debroise
L'averse
Un arbre tremble sous le vent
Les volets claquent.
Comme il a plu, l’eau fait des flaques.
Des feuilles volent sous le vent
Qui les disperse.
Et, brusquement, il pleut à verse.
Le jour décroît.
Sur l’horizon qui diminue
Je vois la silhouette nue
D’un clocher mince avec sa croix.
Dans le silence,
J’entends la cloche d’un couvent.
Elle s’élève, elle s’élance
Et puis retombe avec le vent.
Un arbre que le vent traverse
Geint doucement
Comme une floue et molle averse
Qui s’enfle et tombe à tout moment.
Francis Carco
Chanson d'automne
Déjà plus d’une feuille sèche
Parsème les gazons jaunis ;
Soir et matin, la brise est fraîche,
Hélas ! les beaux jours sont finis !
On voit s’ouvrir les fleurs que garde
Le jardin, pour dernier trésor :
Le dahlia met sa cocarde
Et le souci sa toque d’or.
La pluie au jardin fait des bulles ;
Les hirondelles sur le toit
Tiennent des conciliabules :
Voici l’hiver, voici le froid !
Théophile GAUTIER
Le bel automne est revenu
A pas menus, menus,
Le bel automne est revenu
Dans le brouillard, sans qu'on s'en doute,
Il est venu par la grand'route
Habillé d'or et de carmin.
Et tout le long de son chemin,
Le vent bondit, les pommes roulent,
Il pleut des noix, les feuilles croulent.
Ne l'avez-vous pas reconnu ?
Le bel automne est revenu.
Raymond Richard
Les trois noisettes
Trois noisettes dans le bois
Tout au bout d’une brindille
Dansaient la capucine vivement au vent
En virant ainsi que filles
De roi.
Un escargot vint à passer:
“Mon beau monsieur, emmenez-moi
Dans votre carrosse,
Je serai votre fiancée”
Disaient-elles toutes trois.
Mais le vieux sire sourd et fatigué,
Le sire aux quatre cornes sous les feuilles
Ne s’est point arrêté,
Et, c’est l’ogre de la forêt, je crois,
C’est le jeune ogre rouge, gourmand et futé,
Monseigneur l’écureuil,
Qui les a croquées.
Mois d'automne
Septembre est rond comme un raisin,
Voici les grains et leurs pépins.
Le mois d’octobre a pour champions
Les champignons, les potirons.
Novembre a froid,
Il met des gants aux doigts du vent et des enfants.
Quant à décembre, il ne dit rien.
Noël revient dans les sapins.
Patrick Joquel
Soleil couchant
Dans les forêts dépouillées
Déjà les feuilles rouillées
Font un tapis de velours.
Les frileuses hirondelles
Rasant le sol d’un coup d’aile
Se rassemblent à grands cris.
Et tous les oiseaux sauvages
S’appellent sur les rivages
Près des étangs défleuris.
Jean Richopin
La chanson de la noix
J’ai pelé la petite noix
Dont j’ai cassé la coque blonde entre deux pierres,
La curieuse coque de bois.
J’ai pelé la petite noix :
On dirait un jouet d’ivoire,
Un curieux jouet chinois.
L’odeur fraîche et un peu amère
De ces grands bois
M’a parfumé la bouche entière :
J’ai croqué la petite noix,
Ce curieux jouet chinois.
Louis Codet
Matins frileux
Matins frileux
Le temps se vêt de brume ;
Le vent retrousse au cou des pigeons bleus
Les plumes.
La poule appelle
Le pépiant fretin de ses poussins
Sous l’aile.
Panache au clair et glaive nu
Les lansquenets des girouettes
Pirouettent.
L’air est rugueux et cru ;
Un chat près du foyer se pelotonne ;
Et tout à coup, du coin du bois résonne,
Monotone et discord,
L’appel tintamarrant des cors
D’automne.
Emile Verhaeren
Sur une tombe
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai : Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps…
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur.
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx et de bruyère en fleur.
Victor Hugo
Berceuse du petit loir
Bien au creux, bien au chaud
Mon Gras, mon Doux, mon Beau,
Poil-Luisant, Patte-Fine
Dors, mon petit Loir, dors
Un petit Loir qui dort
Dort et Dîne
Un petit Loir qui dort
Dîne et dort.
Voici l'hiver venu
Les petits rats tout nus
Nichent dans la farine
Dors, mon petit Loir, dors
Un petit Loir qui dort
Dort et dîne
Un petit Loir qui dort
Dîne et dort.
Aux arbres du verger
Bois sec, noyaux rongés,
Le vent chante famine
Dors, mon petit Loir, dors
Un petit Loir qui dort
Dort et dîne
Un petit Loir qui dort
Dîne et dort.
Simone Ratel
Il a neigé
Il a neigé dans l'aube rose
Si doucement neigé,
Que le chaton noir croit rêver.
C'est à peine s'il ose
Marcher.
Il a neigé dans l'aube rose
Si doucement neigé,
Que les choses
Semblent avoir changé.
Et le chaton noir n'ose
S'aventurer dans le verger,
Se sentant soudain étranger
A cette blancheur où se posent,
Comme pour le narguer,
Des moineaux effrontés.
Maurice Carême
Je suis le vent
- Ouvrez les gens ! Ouvrez la porte !
Je frappe au seuil et à l’auvent*.
Ouvrez les gens ! Je suis le vent
Qui s’habille de feuilles mortes.
- Entrez, Monsieur, entrez, le vent,
Voici pour vous la cheminée
Et sa niche* badigeonnée*,
Entrez chez nous, monsieur le vent.
Émile Verhaeren
Les petits flocons
Cette nuit
Sans bruit
Les petits flocons
Se sont enfuis
Comme des oisillons
Hors de leur nid ...
Cette nuit
Sans bruit
Les petits flocons
Ont butiné
Comme des papillons
Dans le verger.
Cette nuit
Sans bruit
Les petits flocons
Se sont ouverts
Comme de fins bourgeons,
Fleurs de l’hiver.
Albert ATZENWILER
La neige papillonne
La blanche neige papillonne
Et fleurit les branches de houx.
Elle se joue et tourbillonne
En nous frôlant tout doux, tout doux.
La blanche neige papillonne
Et, voletant sur les toits roux,
Vient mettre une coiffe mignonne
Aux vieilles maisons de chez nous.
Hermin Dubus
Janvier
Janvier pour dire à l'année « bonjour »
Février pour dire à la neige « il faut fondre »
Mars pour dire à l'oiseau migrateur « reviens »
Avril pour dire à la fleur « ouvre-toi »
Mai pour dire « ouvriers, nos amis »
Juin pour dire à la mer « emporte-nous très loin »
Juillet pour dire au soleil « c'est ta saison »
Août pour dire : « l'homme est heureux d'être l'homme »
Septembre pour dire au blé « change-toi en or »
Octobre pour dire « camarades, la liberté »
Novembre pour dire aux arbres « déshabillez-vous »
Décembre pour dire à l'année « adieu, bonne chance »
Et douze mois de plus par an
Mon fils
Pour te dire que je t'aime.
Alain Bosquet
La neige au village
Lente et calme, en grand silence,
Elle descend, se balance
Et flotte confusément,
Se balance dans le vide,
Voilant sur le ciel livide
L’église au clocher dormant.
Pas un soupir, pas un souffle,
Tout s’étouffe et s’emmitoufle
De silence recouvert…
C’est la paix froide et profonde
Qui se répand sur le monde,
La grande paix de l’hiver.
Francis Yard
Voici Noël
Voici Noël !
Les cloches sonnent
Et carillonnent.
Voici Noël !
Dans la nuit fraîche,
Brille la crèche.
Voici Noël !
Vers la colline,
Les gens cheminent.
Voici Noël !
La neige blanches
Couvre les branches.
Marchant sur la pointe des pieds
Marchant sur la pointe des pieds,
(Doucement, leur a dit Marie),
Les Mages, les petits bergers
Pénètrent dans l’hôtellerie.
Car Jésus est né cette nuit.
Marie l’a roulé dans son lange
Et le berce à si petit bruit
Qu’on entendrait voler un ange.
Sur ses genoux, l’enfant s’endort...
Mais en dormant comme il sourit !
Chut ! Chut ! Ne parlez pas si fort !
Il rêve encore au Paradis.
Où allez-vous bergers ?
Où allez-vous, bergers ?
Vous semblez bien pressés.
Vos moutons dans les champs
Vous cherchent en bêlant.
Un Sauveur adorable
Cette nuit nous est né
Dans une pauvre étable ;
Nous allons l’admirer.
Où allez-vous, les mages,
En si bel équipage ?
Pourquoi avez-vous fui
Votre lointain pays ?
Nous venons d’Orient,
Suivant l’Etoile d’or,
Déposer nos trésors
Aux pieds de cet Enfant.
Noël ancien
A la minuit cette nuitée,
La douce Vierge eut son enfant ;
Sa robe n’était pas fourrée
Pour l’envelopper chaudement.
Elle le mit dans une crèche
Sur un peu de foin seulement,
Une pierre dessous sa tête
Pour reposer le Tout-Puissant.
Le bonhomme de neige
Savez-vous qui est né
Ce matin dans le pré ?
Un gros bonhomme tout blanc !
Il est très souriant
Avec son ventre rond
Ses yeux noirs de charbon
Son balai menaçant
Et son chapeau melon.
Le soleil a brillé,
À midi dans le pré,
Je n’ai rien retrouvé …
Le bonhomme a filé !
Jason Émond
Chanson pour les enfants l'hiver
Dans la nuit de l’hiver
Galope un grand homme blanc
Dans la nuit de l’hiver
Galope un grand homme blanc
C’est un bonhomme de neige
Avec une pipe en bois,
Un grand bonhomme de neige
Poursuivi par le froid.
Il arrive au village.
Voyant de la lumière
Le voilà rassuré.
Dans une petite maison
Il entre sans frapper ;
Et pour se réchauffer,
S’assoit sur le poêle rouge,
Et d’un coup disparaît.
Ne laissant que sa pipe
Au milieu d’une flaque d’eau,
Ne laissant que sa pipe,
Et puis son vieux chapeau.
Jacques Prévert
Nuit de neige
Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.
Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.
Guy de Maupassant
Les rois mages
Au milieu des bêtes de somme,
L’enfant dort parce qu’il fait nuit.
Le roi des rois, le Fils de l’homme,
Qu’Il est faible, qu’Il est petit !
Mais l’étoile s’est arrêtée
Sur l’étable, juste dessus.
Les rois mages l’ont regardée ;
Ensuite, ils regardent Jésus.
Viachaud
L'hiver approche
L’hiver approche, les hirondelles ont fui,
Mais il ne reste que les moineaux dans le pays.
Bien d’autres aussi font leurs nids.
La nature est morte, plus d’arbres en fleurs,
Le temps est couleur de neige.
Et n’oublions pas Noël qui lui aussi approche.
Lui qui descend du ciel chaque année,
Oui toi Noël qui vient nous apporter
Tant de joujoux ! Noël… Noël !
Guillaume Apollinaire
Le ski
Un garçon glissant sur ses skis disait :
« Ah ! Le ski, c'est exquis,
Je me demande bien ce qui
Est plus commode que le ski. »
Comme il filait à toute allure,
Un rocher se dressa soudain.
Ce fut la fin de l'aventure,
Il s'écria plein de dédain :
« Vraiment, je ne suis pas conquis,
Je n'ai bu ni vin, ni whisky
Et cependant, je perds mes skis.
Non, le ski, ce n'est pas exquis. »
Lorsqu'une chose nous dérange,
Notre avis change.
Pierre Gamarra
La neige tombe
Toute blanche dans la nuit brune
La neige tombe en voletant,
Ô pâquerettes ! Une à une
Toutes blanches dans la nuit brune !
Qui donc là-haut plume la lune ?
Ô frais duvet ! Flocons flottants !
Toute blanche dans la nuit brune
La neige tombe en voletant.
La neige tombe, monotone,
Monotonement, par les cieux ;
Dans le silence qui chantonne,
La neige tombe monotone,
Elle file, tisse, ourle et festonne
Un suaire silencieux.
La neige tombe, monotone,
Monotonement par les cieux.
Jean Richepin
Le bonhomme de neige
Au nord de la Norvège
Vit un bonhomme de neige.
Il n'a pas peur de fondre,
Là-bas, la neige tombe
Pendant de très longs mois,
Il y fait toujours froid.
Et le bonhomme de neige,
Bien assis sur son siège,
Regarde les flocons
Voler en tourbillons.
Sais-tu ce que j'en pense ?
Il a bien de la chance
Pour un bonhomme de neige
D'habiter la Norvège.
Corinne Albaut
Le printemps reviendra
Hé oui, je sais bien qu'il fait froid,
Que le ciel est tout de travers ;
Je sais que ni la primevère
Ni l'agneau ne sont encore là.
La terre tourne ; il reviendra,
Le printemps, sur son cheval vert.
Que ferait le bois sans pivert,
Le petit jardin sans lilas ?
Oui, tout passe, même l'hiver,
Je le sais par mon petit doigt
Que je garde toujours en l'air …
Maurice CARÊME