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Apprendre en 3 étapes - méthode Montessori

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Pour la plupart des apprentissages, on peut utiliser les 3 étapes suivantes, que j'ai apprises sur des vidéos expliquant la pédagogie Montessori. C'est avec cette méthode que nous avons appris très facilement les alphabets en script majuscule et minuscule à notre fille à partir de l'âge de 21 mois jusqu'à ses 2 ans et demi.

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1) Montrer lentement et précisément le nouvel objet d'apprentissage, en nommant avec exactitude la notion. Si possible, permettre à l'enfant de manipuler (toucher la lettre...).

Ex : Sur un alphabet, on va montrer la lettre A, la prendre en main et dire "Voici un A. Cette lettre s'appelle A."

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2) Puis plusieurs fois, on va demander à l'enfant de montrer la notion apprise en 1. S'il hésite ou ne sait plus, on reprend l'étape 1. Pour les tout-petits, cette étape peut durer plusieurs jours.

Ex : "Montre-moi le A sur ton alphabet."

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3) Quand on voit que l'enfant agit avec facilité, on lui demande de nommer lui-même la nouvelle notion. S'il y arrive à plusieurs reprises, on considère la nouvelle notion acquise.

Ex : - Qu'est-ce que c'est ? demande l'adulte.

       - C'est un A, répond l'enfant.

1) L'adulte montre et nomme.

2) L'enfant montre.

3) L'enfant nomme.

Vous trouverez cela illustré sur cette courte vidéo.

Apprendre en 3 étapes

Respecter les stades de développement et d'apprentissage de son enfant

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 S'il est un avantage certain à l'école à la maison, c'est bien de pouvoir respecter les stades de développement et d'apprentissage de son enfant, surtout pour les petits de maternelle. En classe, les bons enseignants essaient de le faire, mais avec 25 enfants en même temps, c'est très compliqué. Alors, à la maison, surtout profitez de cette opportunité de pouvoir le faire facilement (ce qui est compliqué quand on suit une méthode toute faite).

 

 Vous aurez certainement remarqué que votre enfant va être passionné à certains moments par telle activité ou tel jeu.

Ex : J'ai souvenir de ma fille à 2 ans et demi qui a développé une passion pour les puzzles pendant 4 à 5 semaines. Elle en a fait beaucoup tous les jours et a énormément progressé. Puis elle est passé à autre chose, et depuis, ne fait que rarement un puzzle. Mais je ne m'inquiète pas, je sais qu'elle y reviendra.

 

 A contrario, un enfant va parfois complètement délaisser certains jeux qui l'intéressaient pourtant auparavant. Et bien, saisissez la balle au bond et revoyez les activités que vous lui avez préparées.

Ex : nous avancions bien dans l'apprentissage des lettres avec notre fille, mais à un moment, nous avons perçu que cela ne l'intéressait plus. Nous avons donc arrêté l'apprentissage pendant 2 mois, tout en lui faisant un peu réviser ce qu'elle savait déjà. Puis nous avons vu sa motivation revenir, nous avons repris l'apprentissage sans aucun difficulté.

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 En tenant compte de ces stades, l'enfant sera extrêmement motivé et apprendra avec un facilité déconcertante. Il ne se sentira pas en difficulté et ne sera pas démotivé. Lorsqu'on ne tient pas compte de ces stades, l'enfant ne va pas être concentré ni intéressé, il apprendra à contre-cœur, difficilement et finira par ne pas aimer l'école... Enfin, il faut se rappeler que, si on peut donner les grandes étapes de développement d'un enfant, il faut toujours se souvenir que chaque enfant avance à son rythme, et pas toujours dans le même ordre !

Respect des stades d'apprentissage

Les écueils à éviter si on met en place la pédagogie Montessori à la maison

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 La pédagogie Montessori est très à la mode. Les magasins l'ont bien compris et on vend tout et n'importe quoi sous l'étiquette Montessori, et pour une fortune ! Lors de ma formation, j'ai eu la chance d'avoir un professeur de didactique des maths qui nous a fait découvrir comment utiliser le matériel Montessori pour apprendre les maths aux enfants. Ce fut une révélation pour moi, j'ai trouvé cela vraiment génial. Et surtout, il ne faut pas forcément dépenser des fortunes, il faut savoir simplement un peu bricoler et fabriquer son matériel soi-même. En suivant les conseils de l'article "Respecter les stades de développement et d'apprentissage de son enfant", ceux de l'article "Apprendre en 3 étapes - méthode Montessori" et ceux pour enseigner les maths, vous aurez un très bon bagage. Après, c'est à vous d'avoir un peu d'imagination pour trouver ou créer des jeux avec ce que vous avez sous la main. Pour ma part, j'ai laissé à ma fille des jeux diversifiés qu'elle peut choisir selon ses passions du moment. Les piles et les boutons sont quasiment inexistants dans son coin jeu. Par contre, elle a un pot avec des pâtes crues, un autre avec des haricots rouges, un autre avec des haricots blancs... et cette base, associée à la dînette et des poupées, lui sert tous les jours depuis 2 ans, pour des jeux très différents (imitation, tri, mélanges, transvasements divers...).

 

 Si cette pédagogie a de très bons côtés, ce que je lis sur beaucoup de sites de personnes qui veulent mettre en place cette pédagogie me fait bondir. Je m'explique.

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 Observer son enfant afin de percevoir son stade de développement, proposer des apprentissages coordonnés en conséquence, cela ne veut pas dire laisser faire son enfant comme il veut quand il veut. L'enfant a besoin d'un cadre pour grandir.  Il ne sait pas ce qui est bon pour lui même. Il n'est pas un être pur et innocent qui sait mieux que l'adulte ce qui est bon pour lui ! Ce serait oublier le péché originel et ses conséquences. Il n'est pas non plus un adulte miniature ! Par ailleurs, il faut éviter de projeter nos états psychologiques sur son enfant. Vous l'aurez compris, ce n'est pas l'enfant qui décide de l'heure de son coucher ou de son menu en fonction de ses goûts (on trouve de plus en plus le concept complètement délirant de la Diversification Menée par l'Enfant - DME) !

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 Ignorer ou oublier tout cela, c'est ignorer sa responsabilité d'éducateur et ouvrir un questionnement angoissant chez l'enfant: "Les adultes ne savent ce qui est bon pour moi, qui me guidera ?" Vous ne l'aidez pas à forger son caractère face aux contraintes et aux adversités de la vie, à apprendre à gérer ses frustrations qui seront de toutes façons présentes au cours de la vie. Au contraire, donner un horaire à son enfant, exiger qu'il se plie aux règles de la famille, qu'il mange ce qu'il a dans son assiette (évidemment, on connaît son enfant, son appétit, son état de santé, ses écœurements et on en tient compte !), demander qu'il range ses jeux, qu'il rende service, qu'il obéisse à ses parents, tout cela est structurant et éducatif ! Lorsque je fais l'école à la maison, j'impose l'horaire et les matières travaillées. Si d'une part je sais percevoir chez mon enfant un intérêt vif ou un désintérêt, j'exige néanmoins toujours d'aller au bout de la tâche commencée - quitte à abréger l'activité-, et j'adapte mon programme pour la suite. Quand l'école est finie, c'est fini, même si j'ai une crise ou un caprice parce qu'elle aime l'école et veut continuer. J'ai d'autres obligations (comme préparer le repas !) et ma fille doit l'apprendre.

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 Je pense qu'une éducation équilibrée passe par de la finesse et de l'exigence. Montessori, oui, mais avec un cadre !!

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Remarque : je n'ai jamais fait LA formation Montessori. Peut-être que les vraies formations vont dans le sens que j'indique et que des éducateurs Montessori seraient offusqués de m'entendre dire que souvent, la pédagogie Montessori rime avec permissivité... Mais bon, un petit tour sur quelques sites vous illustrera parfaitement ce que je viens de vous dire !

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Quels domaines travailler avec son enfant ?​

 

Officiellement, la réponse est ici sur cette page.

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Pour ma part, je me suis inspirée de ce que j'ai appris en formation, et qui correspond, peu ou prou, aux anciens programmes de 2008. Chaque semaine, je travaille chacun de ces grands domaines (qui correspondant à mes onglets dans "Petite Section") :

 

LECTURE

GRAPHISME

ÉCRITURE

MOTRICITÉ FINE

MATHÉMATIQUES

DÉCOUVERTE DU MONDE

LITTÉRATURE

COMPTINES / POÉSIES / CHANSONS

SE REPÉRER DANS LE TEMPS

SE REPÉRER DANS L'ESPACE

ARTS VISUELS

MOTRICITÉ (SPORT)

(MUSIQUE)

(LANGUE ÉTRANGÈRE)

 

 Concrètement, pour chaque domaine, je m'interroge sur ce que je souhaite enseigner, selon ce que nous venons de faire la semaine précédente, selon les circonstances (saison...) et selon ce que j'ai observé chez mon enfant.

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Ex : Ma fille, à quelques jours de ses 3 ans, essayait de faire des comparaisons à tout bout de champ, mais sans logique : "Je suis plus grande que toi, je cours plus vite que X (qui a 5 ans de plus...), etc." J'ai donc saisi la balle au bond, et en maths, nous avons travaillé sur la comparaison de 2 objets, en mettant bien en place le vocabulaire "plus grand que" et "plus petit que". En une semaine, la logique était installée et les comparaisons cohérentes !

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 Certains domaines peuvent être peu développés selon l'âge et l'intérêt (à 2ans et demi, la littérature peut se borner à la lecture d'albums choisis), ou peuvent être travaillés de manière répétitive (le repérage dans le temps se fait la plupart du temps dans les rituels qui se répètent chaque jour, sur la même notion pendant plusieurs semaines).

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 D'autres domaines peuvent se croiser (arts visuels et littérature, motricité fine et graphisme, comptine et découverte du monde...). Cela peut être l'occasion de travailler par thème (animaux, automne, schéma corporel...).

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domaine utilisés

Comment motiver un enfant désintéressé ?

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 On me l'a déjà beaucoup répété, cela me semble évident, et pourtant, j'aurais tendance à vouloir m'en passer... Mais NE NÉGLIGEZ JAMAIS LE CÔTÉ AFFECTIF, IMAGINAIRE ET LUDIQUE DANS LES APPRENTISSAGES.

Autrement dit : ​On ne retient pas grand chose si cela ne nous intéresse pas.

Ou dit inversement : On retient très vite et très longtemps une chose qui nous intéresse. Et cela est vrai même chez l'adulte...

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Mais comment rendre une activité motivante ? Voici quelques pistes :

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1) Le jeu est un excellent vecteur d'apprentissage chez l'enfant.

Par exemple, si vous voulez apprendre des additions simples en maternelle, du type 3+2 (en manipulant, évidemment), vous avez 2 options : mettez 2 tas de jetons / bouchons devant votre enfant, demandez-lui de les compter et combien ça fait en tout... Il y a de fortes chances que cela ne le motive pas longtemps. Pour la même notion, utilisez un jeu : prenez un jeu type jeu de l'oie, 2 dés trafiqués (avec les nombres 1, 2 et 3 que vous voulez travailler), et on lance les dés pour avancer son pion et parvenir le premier au but. Normalement, la motivation devrait suivre l'enfant trouvera très vite des stratégies pour additionner ses 2 dés !

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2) Si cela est trop facile, votre enfant n'aura aucun intérêt à faire la tâche. Au contraire, une activité juste un peu au-dessus de son niveau le motivera à progresser et à s'entraîner pour y parvenir. Un petit enfant a naturellement envie de grandir et d'apprendre si cela est à sa portée. Ici, je ne saurais trop vous conseiller les excellents livres de Céline Alvarez où elle explique la nécessité de développer les fonctions exécutives de l'enfant.

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3) Introduisez un peu d'imaginaire : utilisez des peluches, insérez une histoire dans l'apprentissage, ajoutez des dessins...

C'est notamment le pari lancé par les créateurs des "Alphas" ou des "Multimalins". Et d'expérience, cela marche vraiment très bien, même si les supports des alphas ne sont pas toujours à mon goût !

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Autre exemple plus personnel : chez nous, à chaque fois que Jeanne se met au piano, elle choisit les peluches qui vont venir l'écouter et l'applaudir. Et je dois faire applaudir les peluches (avec les pieds, c'est encore plus drôle) et les faire parler. Elles ont leur morceau préféré, ce sont elles qui disent de passer à l'exercice suivant, qui donnent les consignes... Et Jeanne sait très bien quel morceau plaît à quelle peluche. Et la motivation est ainsi grandement au rendez-vous !

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4) Créez des défis. Il doit y avoir un enjeu à réussir l'apprentissage. Idées de défis :

- en découverte du monde, demander à l'enfant de trouver l'élément dans la nature et de le prendre en photo.

- Chronométrer avec un sablier (adapté...). Attention cependant à ce que l'enfant ne bâcle pas son travail.

- Exemple en lecture : Au moment de l'apprentissage des digrammes (oi, on, ch...), j'avais tendance à faire des leçons très formelles comme on ferait en CM1 ou CM2 (explications, puis entraînement dans un livre). Jeanne commençait à ne plus vouloir faire aucun effort pour lire, elle mélangeait les lettres dans le mot, ne faisait aucun effort pour identifier les digrammes déjà appris... Je me suis donc remis en questions et ai totalement changé de méthode. Dès le lendemain, j'ai introduit des défis de lecture (lire une phrase et faire la chose amusante qui est demandée dans la phrase). La motivation est revenue très vite et les digrammes ont été mémorisés sans efforts ! De même, comme elle vraiment beaucoup les livres, je lui ai acheté des livres de lecteurs débutants. Et là encore, la motivation a été extrême : même si elle n'avait pas appris tous les digrammes nécessaires, elle venait me voir pour me demander comment se lisait tel son, et au bout de 3 lectures du livre, c'était appris. J'ai repris ces sons en classe, ils ont été appris et retenus en 3 minutes, puisque déjà vus dans ses livres !

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