Pour intégrer la structure du temps, il fut être progressif et très concret. J'ai ainsi commencé par la journée. Quand celle-ci était intégrée au bout d'une bonne semaine, je suis passée à la structure de la semaine. Il est bon de rester quelques semaines à bien travailler la semaine, jusqu'à ce que l'enfant soit très à l'aise pour s'y repérer. Ensuite, on peut intégrer les mois, et éventuellement le numéro du jour (c'est plus difficile car ils ne savent pas encore lire les nombres jusqu'à 31). La poutre du temps est un élément très intéressant, mais pour plus tard, peut-être à partir de la MS, voire de la GS.
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Structure de la journée
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Cela peut être travaillé dès 2 ans et demi, dès que l'enfant essaie de se repérer dans les moments de la journée : "Maman, c'est maintenant le soir ?"
Pour travailler la journée, j'ai préparé un support circulaire (pot de fleur en plastique dont j'ai scié le fond), j'ai découpé et collé des feuilles cartonnées de différentes couleurs pour les différents moments essentiels de la journée (nuit, matin, midi, après-midi et soir), j'ai imprimé ou découpé une série de petites images correspondant aux différents événements habituels d'une journée. En classe, nous avons découvert le support en couleur, puis identifié les images. Jeanne a collé des étoiles et une lune pour la nuit, puis des soleils pour la journée (soleil qui se lève le matin, plein soleil le midi, soleil aux rayons colorés le soir). Ensuite, nous avons situé chaque événement dans la bonne partie de la journée, puis nous les avons collés. L'activité étant un peu longue, Jeanne a collé un peu, puis j'ai pris le relai. Enfin, j'avais préparé une pince à linge sur laquelle j'ai collé une photo de ma fille. L'objectif est qu'elle déplace sa pince à linge au fur et à mesure que le temps passe. Elle a longtemps été motivée pour déplacer sa pince à linge quand elle y pensait ou que je lui rappelais. Cela l'a bien aidée à structurer sa journée. Une fois cela acquis au bout de quelques semaines, elle a spontanément délaissé l'activité.
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24/09/2020
Structure de la semaine
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Chaque élément de ce semainier est plastifié et aimanté pour être déplacé à souhait (petits aimants collés au dos de chaque élément). Chaque jour est écrit en titre sur une feuille A5 de couleur différente. Cela prend quasiment la largeur de mon tableau. J'ai essayé d'anticiper tous les événements qui pouvaient arriver sur la semaine (école, papa au travail, chorale, messe, visite chez son amie, médecin...), afin de les imprimer et de les plastifier. Tous ces éléments sont dans une boîte, et en début de semaine, je place les éléments relatifs à chaque jour. J'ai préparé une grande flèche, ainsi que 7 étiquettes avec les jours de la semaine. Tous les matins, nous mettons la flèche sur le bon jour. En phase d'apprentissage, Jeanne s'aide de la première lettre du jour pour savoir quel jour nous sommes.
Rituel :
1) Elle déplace la flèche d'un jour.
2) Elle trouve le jour : "Aujourd'hui, nous sommes..." Nous regardons ce qui est prévu dans la journée.
3) Elle associe l'étiquette (retrouver l'étiquette "LUNDI" pour le lundi, etc.)
4) Nous récitons la comptine de la semaine.
5) SEULEMENT QUAND L'ENFANT ARRIVE À SE REPÉRER SEUL DANS LA SEMAINE : on introduit la notion de "hier et demain". Je récapitule ce que nous avons fait la veille.
6) Elle va regarder par la fenêtre la météo et place la carte correspondante.
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Et quand l'enfant devient expert pour se repérer dans la semaine, lui proposer de dire les jours dans l'ordre inverse, du dimanche au lundi !
NB: Lors de la vidéo et des photos, j'avais ajouté des lits pour expliquer qu'il y avait "un gros dodo" entre chaque jour.
Les mois de l'année
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Une fois que ma fille maîtrisait la structure de la semaine (à l'endroit, à l'envers, hier, avant-hier, demain, après-demain...), il fallait passer à la vitesse supérieure.
J'ai beaucoup cherché, en vain, des images ou cartes illustrant les mois de l'année selon les saisons et les fêtes religieuses. Alors, en désespoir de cause, je me suis lancée dans une création personnelle. L'idée : pour chaque mois, une carte recto-verso. D'un côté, un beau dessin sur la saison, et de l'autre côté, quand c'était possible, une illustration d'une fête religieuse marquante. J'ai accroché ces cartes à un fil le long du mur.
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Désormais, pour la date, elle accroche chaque jour le nom du jour (lundi...), glisse une pince à linge sur le numéro du jour correspondant (cf. photo) et dit le mois. Quand la pince à linge arrive en bas de la frise, le mois est enfin fini, il faut recommencer en haut de la frise et changer la carte du mois !
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Je n'ai pas souhaité mettre en place tout de suite une poutre du temps Montessori, car, si l'idée est excellente, il me semble qu'elle pourra être beaucoup plus profitable plus tard.
Pour apprendre le nom des 12 mois, j'ai cherché une chanson ou une comptine où il y ait uniquement le nom des mois, afin de bien les mémoriser. J'ai sélectionné un extrait de celle-ci que j'ai trouvé entraînante (bon, juste le son car la fille qui danse, c'est pas du tout mon truc), de la 55e seconde à 1min 25. Si vous voulez le fichier son de cette tranche uniquement déjà découpé, écrivez-moi, je vous l'envoie sans soucis.
Et pour accompagner cet apprentissage, nous avons lu un ancien album : "Martine et les quatre saisons", qui reprend chaque mois et une caractéristique, avec un petit d'air d’antan qui a son charme (et qui nécessite quelques explications sur la vie jadis !)
La poutre du temps
Nous en sommes à un niveau MS-GS, ma fille se repère très bien dans la semaine et utilise quotidiennement son calendrier (cf. photo juste au-dessus). Elle me demande sans cesse quand est son anniversaire, quand aura lieu tel ou tel événement. Le moment est donc venu d'intégrer une poutre du temps.
Sa longueur : 3m38, imprimée sur papier A4 et plastifiée. J'ai mis des pinces à linges de taille moyenne pour indiquer les anniversaires, et une pince à linge avec une flèche pour indiquer le jour en cours. Si votre enfant n'est pas encore entré dans la lecture, collez une photo pour les anniversaires. Par contre, s'il commence à lire, écrivez plutôt le prénom de la personne qui fête son anniversaire, c'est une excellente occasion de lecture (même s'il ne lit que la 1ère lettre ou la 1ère syllabe dans un premier temps).
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Les caractéristiques de ma poutre :
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- chaque jour est écrit dans le couleur correspondant au semainier affiché au tableau
- les saisons sont indiquées par un flocon, une fleur, un soleil ou une feuille
- les dessins correspondent à ceux utilisés sur mes fiches de mois utilisées depuis quelques temps
- le numéro du jour a la couleur liturgique en fond
- j'ai mis en valeur les plus grandes fêtes religieuses de l'année par un dessin juste au-dessus. Les autres grandes fêtes auront seulement une indication de couleur liturgique différente (cette année du moins).
- j'ai indiqué les vacances (de la zone C) en mettant un fond bleu clair sur le nom des jours.
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Lors de la première utilisation, nous avons découvert les jours, le numéro des jours, le nom du mois. Nous avons compté le nombre de mois. Jeanne a observé les dessins et a lu les noms sur les pinces à linge. Elle a tout de suite repéré quel était le prochain anniversaire de la famille. Les couleurs liturgiques sont introduites dans un second temps. Quant aux grandes fêtes, j'en parlerai à chaque fois un peu avant qu'elles n'arrivent.
Les heures de la journée
Voici une demande surprenante et insistante de ma fille à 3 ans et demi : savoir à quelle heure on fait les choses, et même regarder souvent notre montre pour essayer de savoir (vraiment) quelle heure il est.
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J'ai donc commencé 2 apprentissages en parallèle :
A) lire l'heure sur un cadran (uniquement la petite aiguille !)
B) travailler sur l'horaire de la journée
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A) Lire l'heure avec la petite aiguille se fait assez facilement. Il faut tout de même un pré-requis : savoir lire les nombres jusqu'à 12 (même si la dizaine n'a pas été travaillée). Il est par ailleurs indispensable de faire manipuler une fausse horloge à votre enfant. On apprend que la petite aiguille indique l'heure, et on dit à l'enfant qu'on ne s'occupe pas de la grande pour le moment. Quand on manipule l'horloge, on demande à l'enfant de laisser la grande aiguille en haut sur le 12.
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Chez nous, nous avons utilisé ce livre qui alliait les 2 apprentissages visés :
B) Pour travailler sur l'horaire de la journée, j'ai fait le choix de ne pas utiliser les heures 13h, 14h... mais 1h de l'après-midi, 2h de l'après-midi, etc. Cela pour plusieurs raisons : d'une part parce qu'un repère sûr, fiable et attendu, c'est "le goûter à 4h" (c'est comme ça que nous disons chez nous). D'autre part, il est beaucoup plus complexe d'utiliser 13h, 14h... puisqu'il faut savoir lire les nombres jusqu'à 24, ce qui n'est pas le cas de ma fille, et qu'il faut travailler la correspondance 13h/1h, 14h/2h... trop complexe pour cet âge.
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Ce 2e point a donc été décomposé en 2 étapes : d'abord un travail sur les heures du matin, puis un autre sur les heures de l'après-midi et du soir.
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Quelques pistes pour ce travail
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- J'ai mis les heures de la nuit (sommeil) en plus petit pour bien les distinguer de celles du jour.
- J'ai utilisé un code couleur pour le matin (bleu) et un autre pour l'après-midi et le soir (jaune vif et jaune plus pâle).
- J'ai préparé des étiquettes avec des dessins qui correspondent aux activités régulières d'une journée. Puis, à plusieurs reprises, nous avons placé ces activités dans l'ordre de la journée, selon les heures que j'indiquais (ex : "Tu te lèves à 8h du matin")
- Il faut établir la correspondance 12h du matin = midi et 12h du soir = minuit.
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Il ne faut pas chercher à ce que l'enfant retienne tout à cet âge-là, c'est une première imprégnation et l'enfant retiendra quelques repères temporels précis. J'ai conscience qu'il faudra reprendre ces mêmes notions plus tard, peut-être chaque année en complexifiant. Car la construction du repérage temporel prend beaucoup de temps.
Des sabliers pour se repérer dans l'attente
La notion du temps met beaucoup de temps à se construire chez l'enfant. Pour lui, 2 minutes ou 3 heures, cela ne veut rien dire. Pour aider ma fille à se repérer concrètement, je lui ai acheté ces sabliers que nous utilisons dans 1000 circonstances quotidiennes :
- "Maman, c'est quand 4 heures pour le goûter? - Dans 15 minutes. Va chercher ton sabler 15, c'est le jaune."
- brossage de dents 1 min
- temps calme avec doudou dans le lit pendant 30 minutes (puisque la sieste devient moins nécessaire...)
- "Maman, tu as fini ? - Non, encore 5 minutes, prends ton sablier"
Un arbre généalogique adapté aux petits
Depuis ses 3 ans environ, Jeanne est passionnée par les liens de famille : "Mamie, c'est ta maman" ou "C'est qui le papa et la maman de Papily ?"... Pour clarifier les liens de famille des ascendants, cela faisait un bout de temps que je pensais à faire avec elle un arbre généalogique jusqu'à ses arrières-grands-parents (elle en a connu certains qui sont depuis décédés mais dont elle garde un très bon souvenir).
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L'objectif : un arbre le plus simplifié possible. Donc, nous nous sommes basées sur des photos. Attention, cela prend un certain temps de retrouver des photos de chacun et de les recadrer en format photo d'identité pour pouvoir les coller sur un arbre ! Vous trouverez pas mal d'arbres vierges en ligne, avec ou sans cases pour écrire les noms. Ici, comme elle sait lire maintenant, nous avons pris un arbre où on peut mettre les photos + le nom. Vous le trouverez ici en pdf au format A3 (j'ai retravaillé cette image trouvée en ligne). Pour mieux se retrouver dans son arbre, nous avons écrit le titre + le nom, par exemple : Maman - Marie-R.B.... ! Et pour simplifier encore, je n'ai pas mis les noms de jeune fille, seulement les noms qu'elle connaît et entend actuellement.
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Concrètement, j'ai d'abord sorti les photos. Nous avons retrouvé sa propre photo, ensuite papa et maman que nous avons mis juste au-dessus, en imaginant qu'ils lui donnaient la main. Ensuite, elle a reconstitué tous les couples qu'elle connaissait, et nous avons mis chaque couple au-dessus de leur enfant. Je lui ai fait découvrir ceux qu'elle ne connaissait pas (décès avant sa naissance). Pour illustrer aussi, j'ai un peu raconté quelques anecdotes sur ces arrières-grands-parents : "Le grand-père de papa faisait du pain, des pains au chocolat et des gâteaux, il était pâtissier, et sa femme vendait ce qu'il faisait dans leur boutique". Une fois cela fait, j'ai présenté l'arbre qui reprenait la même disposition spatiale. Jeanne a voulu remélanger toutes les photos et les recoller seule sur l'arbre. J'ai un peu aidé à retrouver ceux qu'elle n'a pas connu. Elle a écrit l'un ou l'autre mot (son prénom, papa, maman...) et j'ai écrit en capitales le reste, afin qu'elle puisse lire seule.
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Une autre idée pour plus tard : travailler dans l'ordre descendant : prendre les grands-parents et trouver des photos avec tous les enfants. Puis pour chacun de ces enfants, retrouver une photo de la famille avec les enfants...
Les vrais calendriers
Quand votre enfant se repère bien sur une poutre du temps et qu'il connaît les 12 mois de l'année, on peut introduire de vrais calendriers. On garde en même temps la poutre du temps pour se repérer simultanément sur les 2 supports. Ainsi, l'enfant transfère ses connaissances de la poutre du temps vers le calendrier. Personnellement, j'ai choisi 2 types de calendriers :
- un qui reprenne la structure de la semaine telle que nous l'avions travaillée avec la frise de la semaine, et qui ait des cases suffisamment grosses pour que nous puissions y noter les petits événements de la vie de ma fille (jours d'école, sport...). Cela peut se faire quand l'enfant est entré dans la lecture. Auparavant, on continue d'utiliser des pictogrammes.
- un calendrier avec une page par jour à arracher.
